Cinquante-deux entrées portant sur des artistes francophones
de l’Ouest canadien

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Taylor, Marguerite (Judd) (p. 773 et 774)

Née le 23 juillet 1884 à Paris, décédée le 8 avril 1964 à Winnipeg (Manitoba). Sculpteur. Marguerite Judd, issue d'une famille française, fut l'élève d'Antoine Bourdelle à Paris. En France, elle aurait fait un travail de pionnière en assistant les professionnels de la chirurgie plastique. En 1904, elle émigra à Winnipeg avec son mari Hilliard Taylor, qui était originaire de cette ville. Elle étudia à la Winnipeg School of Art de 1913 à 1915.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle résida à Londres pour se rapprocher de son mari, officier dans les forces armées canadiennes. Elle travailla pour la Croix-Rouge, mais elle profita des circonstances pour terminer sa formation artistique. De 1916 à 1920, elle étudia auprès de H. Brownward à la Polytechnic School of Art, rue Regent; à l'école South Kensington, avec John Huskinson, un élève de Dalou; et à la St. Martin's School of Art, avec M. D. Crossan, élève de Gilbert. Se précisa alors chez elle un double attachement à la culture anglaise et à la culture française. De retour à Winnipeg, elle conserva un atelier à Kensington pour y réaliser ses œuvres de grandes dimensions, car ce n'est qu'à Londres qu'elle trouvait les ressources techniques nécessaires à ce genre de travail.

Son œuvre comprend des monuments commémoratifs, des portraits et des figures allégoriques. Elle privilégiait l'argile pour élaborer les modèles de ses bronzes, mais elle taillait aussi la pierre et le marbre.

La Ville de Winnipeg possède un monument de guerre, le Next of Kin, érigé devant le Palais législatif (1923) et un buste posthume du chef Peguis (parc Kildonan, 1924). En outre, à l'intérieur du Palais législatif se trouve un bas-relief dédié à la mémoire des Femmes pionnières (vers 1933). Plusieurs villes canadiennes se sont dotées de ses œuvres, la plupart avant 1946. L'Université de Saskatchewan à Saskatoon et la Ville de Prince Albert (Saskatchewan) ont respectivement un bas-relief, Le 46e Batai1lon, et [La1] Canada (1927), une figure allégorique servant de monument de guerre. Cette dernière œuvre constitue sa pièce la plus importante. À Edmonton (Alberta), on peut voir certains de ses hauts-reliefs dans l'édifice de la compagnie de téléphone et, dans les édifices du Parlement à Ottawa, le Winnifred Copeland. Par ailleurs, la Ville de Lachine (Québec) possède un portrait en bas-relief de l'explorateur La Salle.

Marguerite Judd Taylor eut l'occasion de produire des œuvres pour l'étranger. Par exemple, des Canadiens d'origine suédoise lui commandèrent une plaque commémorative qu'ils voulaient offrir à la Ville de Philadelphie et l'Islande reçut un bas-relief représentant l'un de ses fils, Thomas Herman Johnson, qui fut procureur général du Manitoba. L'Islande se vit aussi offrir de la part du Manitoba une plaque marquant le millième anniversaire de son Parlement.

Le sculpteur fut membre du Winnipeg Sketch Club dès la fondation. En 1934, elle exposa au salon de l'Académie royale du Canada à Ottawa Jeunesse et Méditation; en 1946, elle envoya une statuette, Matin, à la Manitoba Society of Artists à Winnipeg, société aux expositions de laquelle elle participa jusque vers le milieu des années cinquante. Elle était également membre du M.S.A., comme d'ailleurs Pauline Boutal. Quelques institutions publiques conservent des œuvres de Judd, notamment les Manitoba Archives (plusieurs plâtres) et le Musée national de la guerre à Ottawa (un buste de l'aviateur Allan Macleod).

Par ailleurs, Vaughan L. Baird signa une courte monographie intitulée The Sculptress, Marguerite Taylor en 1966.

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© Musée du Québec / Presses de l'Université Laval, 1992.

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