Cinquante-deux entrées portant sur des artistes francophones
de l’Ouest canadien

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Le Goff, Jean-François (p. 493)

Né le 16 avril 1864 à Lanhouarneau (Finistère), décédé le 28 mai 1919 à Winnipeg (Manitoba). Peintre-décorateur et verrier. Jean-François Le Goff fit son apprentissage du vitrail auprès de son beau-père François Cabon, qui tenait à Lanhouarneau un atelier spécialisé dans la fabrication de vitraux d'églises, et par la suite, il devint son associé. Il avait auparavant passé treize ans au service de la marine de guerre française.

Au plus fort de ses activités, l'atelier Cabon-Le Goff employait cinq ou six hommes, mais l'affaire périclita au début du siècle, à la suite de la séparation de l'Église et de l'État. Cherchant à assurer son gagne-pain, Jean-François songea alors à devenir agriculteur dans l'Ouest canadien. À cette époque, le père Hervé Péran, un Breton, oblat de Marie-Immaculée, recrutait des colons parmi ses anciens compatriotes pour la paroisse de Saint-Laurent (Manitoba), dont il avait la cure. Fondée par des Métis et des Canadiens français, cette localité avait déjà accueilli des immigrants français, notamment le duc de Blacas et le comte de [Simencourt1 *].

Le Goff arriva à Saint-Laurent en 1906; sa femme et ses enfants l'y rejoignirent l'année suivante. En terre canadienne, il trouva peu d'occasions de faire valoir ses talents artistiques. Néanmoins, à son arrivée, il décora la chapelle du père Péran. En 1907, ce dernier lui confia la décoration de la nouvelle église paroissiale et, avec des teintes de blanc et d'or, il semble que l'artiste ait su donner au modeste temple une ornementation digne des vieilles églises de France. Enfin, il peignit en 1908 les décors de deux opérettes présentées par les élèves du couvent, opérettes dont l'une, Les Chaussons de la Reine Anne, se passait devant un château breton.

Pour des raisons économiques, la famille Le Goff s'installa à Saint-Boniface (Manitoba) en 1909, et faute de débouchés dans son métier, l'artiste dut dès lors devenir peintre en bâtiments. Pendant la Première Guerre mondiale, il s'enrôla dans l'armée canadienne à Winnipeg.

Malgré les difficultés qu'il avait connues, Le Goff encouragea sa fille Pauline Le Goff Boutal à développer son goût pour les arts, si bien qu'elle se fit plus tard un nom prestigieux comme artiste et comédienne au Manitoba français. Une autre de ses filles, Christiane Le Goff, allait se tailler une place enviable comme artiste dans le monde de la publicité à Winnipeg. Sur le plan artistique, la réussite de ses filles allait constituer pour Jean-François Le Goff sa plus grande réalisation.

Pauline Boutal a raconté les débuts de sa famille à Saint-Laurent dans L'Ami du Foyer (Winnipeg, Manitoba, septembre et octobre 1961).

DAFAMULA 1988.05.15 - FREMON80 - PPAMIFOY (1961.09) 5-7; (1961.10) 5-9

LEMIEZ, Armand... >>

© Musée du Québec / Presses de l'Université Laval, 1992.

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