Joe Fafard ou l’acuité du regard

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Joe Fafard, Entre chien et loup, Maison des artistes visuels, Winnipeg.

Mot de la rédaction : Le décès de Joe Fafard a inspiré le témoignage suivant à l’artiste et historien de l’art Bernard Mulaire.

Le Canada vient de perdre un de ses artistes les plus aimés. Originaire de Sainte-Marthe en Saskatchewan, en bordure du Manitoba, Joe Fafard est toujours resté fidèle au coin de pays qui l’a vu naître et où, inlassablement, il a puisé son inspiration.

Il a rendu à tous ses sujets, animaux de ferme et personnes de son entourage rural, et même quelques illustres personnages, une noblesse qui a séduit les publics les plus divers. Grâce à la force de son talent, il a su les capter dans des poses naturelles, au repos, pensifs ou en plein mouvement. Et c’est ainsi qu’ils sont entrés pour y rester dans les plus grandes collections muséales et d’entreprises.

Jeune finissant en arts plastiques à l’Université du Manitoba, Joe Fafard a montré ses œuvres en public pour la première fois en exposant avec L’Atelier de Saint-Boniface à la bibliothèque municipale en 1965. Affable et toujours prêt à appuyer les autres, l’artiste avait conscience de son talent et de son statut.

Malgré une apparence de simplicité, ses œuvres interrogeaient les notions de représentation figurative, allant jusqu’à jouer avec leurs dimensionalités. Sa sculpture Entre chien et loup érigée au Jardin de sculptures de la Maison des artistes, boulevard Provencher, témoignera longtemps encore de l’acuité de son regard.

© La Liberté et Bernard Mulaire, 2019.

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