Louis Lacerte : un nom, quatre générations — voyageurs, coureurs des bois, artisans, commerçants, métis, dans le Nord-Ouest canadien du XIXᵉ siècle
Bernard Mulaire, Site Web de la Société historique de Saint-Boniface (SHSB), « Au pays de Riel », 12 août 2020. (Repris dans les Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, vol. 33, nos 1 et 2 (2021), p. 197-230.)
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Le présent texte fait suite à celui que j’ai publié sur mon arrière-grand-mère, Catherine Mulaire (1843-1922), fille aînée de Louis Lacerte III (né en 1821)1, l’avant-dernier du nom.
Voir Bernard Mulaire, « Catherine Mulaire, née Lacerte (1843-1922) : enseignante métisse laïque du Manitoba », sur ce site.
Des passages de ce premier texte ont été repris ici avec modifications. Le lecteur s’attendra donc à des rappels, essentiels pour en assurer la clarté.
Le nom Louis Lacerte traverse l’histoire des voyageurs, coureurs des bois et commerçants métis du Nord-Ouest canadien tout au long du XIXᵉ siècle. Il désigne en fait quatre personnes, le nom ayant été transmis de génération en génération. Ils sont ici numérotés Louis Lacerte I, II, III et IV pour mieux les identifier même s’ils ne portèrent pas ces identifiants de leur vivant.
Les recherches généalogiques réalisées jusqu’à maintenant restent incomplètes. Beaucoup de liens avec d’autres personnes du nom de Lacerte restent à préciser. En cela, on considérera le présent texte comme un instrument de recherche. Quoi qu’il en soit, il en ressort que les Lacerte figurent pleinement parmi les premières et les plus influentes familles de la nation métisse du Nord-Ouest canadien. Mon espoir est que d’autres s’attèleront à la tâche. N’est-ce pas là l’aventure même des recherches historiques?
Table des matrières
- Introduction
- I. Les premiers Lacerte ascendants des Lacerte du Nord-Ouest canadien
- II. Les Louis Lacerte II, III et IV du Nord-Ouest canadien
- Conclusion
- Annexes
- « Enfants de Louis Lacerte II et de Marie Josephte Martin »
- « Enfants de Louis Lacerte III et de Josèphe/Josephte Vandal »
- « Enfants de Louis Lacerte IV et de Marguerite/Margaret Dease »
- « Enfants de Marguerite/Margaret Dease et d’Alexander/Alexandre Dubois »
- « Enfants du nom de Lacerte aux parents non identifiés »
- Bibliographie
- Remerciements
Introduction
L’histoire des Louis Lacerte I, II, III et IV s’entremêle avec celle des compagnies qui ont fait la traite des fourrures dans le Nord-Ouest canadien. Nul besoin de brosser le tableau de cette immense saga sinon de rappeler les étapes clefs : les initiatives des explorateurs Pierre-Esprit Radisson et son beau-frère Médard Chouart Des Groseillers; la création de la Hudson’s Bay Company par charte royale à Londres en 1670, laquelle entreprise se vit confier un territoire s’étendant du cercle polaire jusqu’au sud de l’État du Minnesota actuel, et depuis les territoires de l’actuelle province de l’Alberta à l’ouest jusqu’à celui du Québec à l’est. S’ensuivra la fondation de la North West Company en 1779, créée par des commerçants montréalais, surtout d’origine écossaise; les rivalités meurtrières qui opposèrent les compagnies et enfin, la fusion de celles-ci réalisée en 1821 sous la désignation Hudson’s Bay Company (Reid, 2020).
Cette histoire a été amplement documentée. Néanmoins, on voudra prendre connaissance de l’ouvrage de Barman. L’historienne se penche sur le rôle des femmes autochtones qui ont accompagné les Voyageurs et coureurs des bois. Elle signale, entre autres, à quel point les femmes autochtones ont joué un rôle primordial auprès de ces aventuriers, en s’occupant des tâches relatives à la survie quotidienne (préparation de la nourriture, connaissance des médicaments naturels, habillement).
De surcroît, signalons que la plupart des hommes s’engageaient pour plusieurs années, et ce, à un jeune âge, entre 18 et 24 ans environ, soit à l’âge où les « intimacies », comme Barman le dit si joliment, leur devenaient essentielles. En naquirent des enfants. Certains hommes quittèrent éventuellement leur famille « du pays », mais un très grand nombre leur restèrent fidèles, enfantant ainsi la nation métisse.
Pour les femmes, il y avait un avantage indéniable, si ce n’est que pour s’unir à elles, les hommes devaient faire des dons à leur famille. De tels dons faisaient partie des us et coutumes des autochtones. Le type des tâches que les hommes accomplissaient était aussi de prime importance. Ainsi, un simple rameur dans une embarcation était moins bien vu et recherché qu’un homme de métier tel un menuisier ou un forgeron qui pouvait se montrer plus généreux envers la famille de sa bien-aimée. En résultèrent des distinctions sociales âprement défendues. (On peut même croire que cela distingua par la suite ceux qui allaient s’intégrer aux Canadiens français et ceux qui allaient être métis.)
Barman rapporte aussi que 40 % des Voyageurs et coureurs des bois provenaient du comté de Yamaska dans l’actuelle province de Québec et ils ne partaient pas comme des loups solitaires. La situation financière des Canadiens s’étant dégradée après la Conquête, il devint normal que plusieurs des hommes aillent chercher un gagne-pain dans la coupe du bois ou la traite des fourrures. Cela se fit de père en fils, entre frères et cousins.
Dans le Nord-Ouest, ces derniers se retrouvèrent donc entre eux, partageant la même histoire et la même culture.
Selon l’abbé David Roy, généalogiste, vu leurs origines semblables, «[l]es compatriotes ont dû ‘cliquer’ d’amitié au souvenir de leur paroisse natale. Cela expliquerait psychologiquement l’ascendance et la confiance que l’abbé [Georges-Antoine] Belcourt exerçait sur la famille de Louis Lacerte fils […]. » (Roy, 11-01-1974)
Enfin, soulignons que même l’évangélisation menée par les missionnaires répondit d'abord à un besoin exprimé par les Voyageurs et coureurs des bois. Ces derniers souhaitaient, en effet, faire bénir leurs unions et baptiser leurs enfants en continuité avec leur culture d’origine. Pareil volonté inspira les anglais de foi protestante.
I. Les premiers Lacerte ascendants des Lacerte du Nord-Ouest canadien
Les éléments de généalogie des Lacerte de Baie-du-Febvre (Québec), présentés ici ne sont que parcellaires. Les recherches restent à parfaire pour mieux comprendre les filiations.
1. Jean Charles Vacher dit Lacerte
Jean Charles Vacher dit Lacerte est l’ancêtre des Lacerte du Nord-Ouest canadien le plus ancien que nous connaissions selon la documentation consultée. Il était l’époux de Claire Bergeron. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) —; À noter qu’en France, le nom de la famille Lacerte aurait été La Sarthe (Benoît). À cause de la région?
2. Jean-Baptiste Vacher dit Lacerte
Jean-Baptiste Vacher dit Lacerte, fils de Jean Charles Vacher dit Lacerte et de Claire Bergeron, épousa en premières noces Marie Françoise T. Proulx le 3 juin 1736 à Baie-du-Febvre dans le comté de Yamaska (Nouvelle-France) et, en seconde noces, Marie Doucet le 2 juillet 1764. Dit établi (?) à Baie-du-Febvre en 1774. (SHSB, Documents Picton, Généalogie; SHSB, Généalogie Lacerte)
— Jean Baptiste Vacher dit Lacerte et Marie Françoise T. Proulx aurait eu un fils nommé Jean-Baptiste Lacerte, né vers 1750. Il épousa Françoise Grandbois à Baie-du-Febvre le 7 février 1774. (Mulaire, notes généalogiques)
3. Louis Lacerte (Vacher dit Lacerte), alias Louis Lacerte I
Louis Lacerte (Vacher dit Lacerte) ci-devant appelé Louis Lacerte I (Mulaire, M., 2006, p. 101), est né à Baie-du-Febvre, fils de Jean Baptiste Vacher dit Lacerte et de Marie Françoise T. Proulx. Son épouse est inconnue. (SHSB, Généalogie Lacerte)
Selon le Rapport de l’Archiviste de la Province de Québec, Louis LaCerte (Louis Lacerte I) travailla comme voyageur dans le Nord-Ouest. En effet, le 18 septembre 1799, Louis LaCerte, de la Baye Saint-Antoine, s’engageait devant le notaire Louis Chaboillez de Montréal auprès de McTavish, Frobisher & Co. pour le poste de traite du Grand-Portage (RAPQ, 1943-1944, p. 393).
Signalons que la Baye Saint-Antoine était l’ancien nom de Baie-du-Febvre dans le comté de Yamaska alors que le poste de Grand-Portage, situé à l’extrémité ouest du lac Supérieur, appartenait à la North West Company.
Louis Lacerte I eut un fils nommé Louis Lacerte (Louis Lacerte II ci-dessous); mais il a pu avoir eu une fille nommée Josette, dite fille de Louis, mariée à Louis Lefebvre le 22 janvier 1799 à Baie-du-Febvre. (Roy, 11-01-1974) – Il pourrait s’agir de la même Josette Lacerte, veuve de Charles Houde, qui avait épousé Alexis Cloutier à Baie-du-Febvre le 18 février 1794. (Mulaire, notes généalogiques)
4. Louis Lacerte (Vacher dit Lacerte), alias Louis Lacerte II
Louis Lacerte (Vacher dit Lacerte) ci-devant appelé Louis Lacerte II, était le fils de Louis Lacerte I; sa mère est inconnue. Il fut baptisé le 20 octobre 1788 à Baie-du-Febvre, et il épousa Marie Josephte Martin vers 1820. (Hall, « Hon. Louis […] ») – Marie fut également dite Julie Martin dit Barnabé. (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Le cas de Louis Lacerte II est problématique, parce qu’on a aussi écrit à son sujet qu’il était né le 27 décembre 1782 à Baie-du-Febvre. (Mulaire, M., 2006, p. 101) —; Qu’il soit né en 1782 semblerait plus vraisemblable parce qu’il s’engagera pour le Nord-Ouest en 1800. Il aurait eu 18 ans, un âge normal. (RAPQ, 1943-1944, p. 408)
Louis Lacerte II (dit « fils ») de Yamaska, était engagé, en effet, auprès de McTavish, Frobisher & Co. à l’étude de Louis Chaboillez le 28 avril 1800 et, de même, pour le poste du Grand-Portage. (RAPQ, 1943-1944, p. 408)
Louis Lacerte II, de la Baye Saint-Antoine, était engagé une seconde fois auprès de McTavish, Frobisher & Co. à l’étude de Louis Chaboillez le 4 février 1803, cette fois-ci « pour aller dans le Nord-Ouest ». (RAPQ, 1944-1945, p. 349); voir aussi SHSB, Documents Picton, Généalogie.)
Notons que les engagements se faisaient normalement pour deux ans.
L’abbé Pierre Picton décrivit trois hommes du nom de Lacerte engagés au Fort Wedderburn en 1820-1821. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) —; Il a pu avoir tiré cette information de Coues, Journal of Alex. Henry […], vol. II, mais la COVID-19 a empêché de poursuivre les recherches. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) —; Le Fort Wedderburn appartenait à la Hudson’s Bay Company. Ce poste de traite se dressait sur Potato Island, le long du lac Athabaska, devant le Fort Chipewyan de la North West Company. Rappelons qu’en 1821, les deux compagnies concurrentes fusionnèrent sous le nom de Hudson’s Bay Company.
5. Les trois Lacerte (John Lacerte, Pierre Lacerte, Louis Lacerte )
Les trois Lacerte décrits par Picton sont les suivants :
a. John Lacerte, Canadien, servait comme « milieu » pour la Hudson’s Bay Company. Le milieu était le poste le moins prestigieux parmi les voyageurs, parce qu’il consistait à simplement ramer au milieu des embarcations. Le dénommé John (Jean?) avait été condamné pour insolence en 1815 par George Simpson, le gouverneur de la Hudson’s Bay Company. La source inconnue citée par Picton enfonçait le clou : « Lazy and careless man, who could speak a little Cree. »
b. Pierre Lacerte, Canadien, était également milieu et avait été engagé en 1816. Il était entré au Fort Wedderburn en 1819. La source inconnue citée par Picton le considérait « good voyageur ».
c. Louis Lacerte, sans doute le ci-avant nommé Louis Lacerte II, également Canadien, était gouvernail, c’est-à-dire qu’il tenait le gouvernail à l’extrémité de l’embarcation et en contrôlait ainsi les mouvements. C’était un poste de prestige. Louis avait été engagé en 1816 et était assigné au Fort Wedderburn depuis 1819. La source inconnue citée par Picton décrit un « grumbling fellow, who does his duty well but otherwise was a great voyageur »2.
Tout indique que John (Jean?) Lacerte et Pierre Lacerte aient pu être les frères de Louis Lacerte II.
Les allégeances de Louis Lacerte II varient d’un document à l’autre. On le dit parfois engagé par la Hudson’s Bay Company, parfois par la North West Company.
Cette proposition trouve un écho sur le site Web Dibaajimowin : « During his early career, Louis [II] worked for the North West Company, serving at Lake Winnipeg, Red River, and at Fort des Prairies between 1811-1821, until he transferred to the Hudson’s Bay Company after the merger. »
Signalons que la Hudson’s Bay Company avait fondé le poste de Norway House sur les bords du lac Winnipeg et que le dernier poste appelé Fort des Prairies, également fondé par la HBC, devint plus tard la ville d’Edmonton, dans l’actuelle province de l’Alberta.
John (Jean?), Pierre et Louis Lacerte II ont pu avoir une sœur nommée Josephte Lacerte née vers 1812. Elle épousa Joseph ‘Akiwenzi’ Morisseau, fils d’Antoine Morisseau et de Charlotte Sauteuse le 24 novembre 1834 à Saint-François-Xavier (Manitoba). Josephte Lacerte y décéda le 18 mars 1852 et y fut inhumée le 20 mars 1852. (Hall, « Hon. Louis […] »; SHSB, Documents Picton, Généalogie)3
Par ailleurs, les journaux de Henry et de Thompson mentionnent un ou deux Lacerte dans le Nord-Ouest fin XVIIIe siècle, début XIXe siècle. Henry, qui était posté au Fort Vermillon dans l’actuelle province de l’Alberta, écrivait le 22 janvier 1810 : « La Certe and Dubois arrived from Fort Augustus, […] ». Commentant ce récit, Coues précisait : « One La Certe was an engagé of Gregory, McLeod & Co. in 1786. – Bon. [Boniface] Lacerte of the N. W. Co. was at Kamistiquia in 1804 ». (Coues, II, p. 579-580 et 968)
II. Les Louis Lacerte II, III et IV du Nord-Ouest canadien
1. Louis Lacerte (Vacher dit Lacerte) II, fils de Louis Lacerte (Vacher dit Lacerte) I
Récapitulons par souci de clarté : Louis Lacerte II (Vacher dit Lacerte), naquit à Baie-du-Febvre (Hall, « Hon. Louis […] »), et il fut engagé en 1800 par la North West Company pour aller travailler au Grand Portage et, en 1803, pour aller dans le Nord-Ouest.
Louis Lacerte II était engagé de nouveau en 1816 et il réapparaît cette année-là auprès du chef métis de langue française Cuthbert Grant à la Bataille de la Grenouillère, dite Battle of Seven Oaks. Le lieu de Seven Oaks était situé dans la partie ouest de l’actuelle ville de Winnipeg. Les rivalités opposant la North West Company et la Hudson’s Bay Company avaient mené à cette confrontation dirigée par Cuthbert Grant, un employé de la NWC. Quelques « employés d’extraction française, comme le Canadien Séraphin Lamarre, les Métis Antoine Houle, Lacerte [Louis Lacerte II] et Michel Bourassa » « complétaient le cadre des lieutenants de Cuthbert Grant ». (Frémont 65)
Au « procès de Toronto » tenu à York (Toronto) en 1818, Cuthbert Grant et ses hommes furent accusés du meurtre de Robert Semple, gouverneur des territoires de la HBC, et de 20 de ses hommes, ainsi que du vol et du pillage des biens de la HBC4.
Louis Lacerte II, notamment, fut accusé d’avoir pillé le corps du gouverneur et d’avoir été vu portant sa ceinture en soie et sa montre de poche. (Dibaajimowin)5
Comme on démontra que les hommes de Semple avaient tiré en premier, les Métis furent acquittés6.
Vers 1820, Louis Lacerte II épousa Marie Josephte Martin, nommée aussi Julie Martin dit Barnabé. (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Marie Josephte était née le 25 décembre 1797 à Athabasca dans les Territoires du Nord-Ouest, fille de Simon Martin, Canadien né en 1775, et de Lisette, autochtone. (Hall, « Hon. Louis […] »; Barkwell, Louis Lacerte […])
Louis Lacerte II et Marie Josephte Martin étaient donc tous deux métis, même que la mère de Marie Josephte était autochtone. Ils auraient été originaires de la Rivière-Rouge et se seraient déplacés entre le territoire d’Athabasca et St. Cloud au Minnesota. Ils auraient aussi pris part à la chasse le long du nord de la rivière Missouri. (Barkwell, Louis Lacerte […])
En 1821, naquit leur premier enfant connu, Louis Lacerte [III] dans les Territoires du Nord-Ouest. (Voir la section 2) ci-dessous intitulée « Louis Lacerte III, fils de Louis Lacerte II (Vacher dit Lacerte) » et l’Annexe A, « Enfants de Louis Lacerte II et de Marie Josephte Martin».)
Le 15 juillet 1824, Mgr Provencher notait : « J’écris aujourd par [sic] un nommé Lacerte, Bois Brûlé, qui va s’établir à Baie du Febvre. Il descend libre et à ses frais » (SHSB, Documents Picton, Généalogie. La transcription est de Picton.) —; De qui pouvait-il s’agir?
En 1835, Louis Lacerte II vivait avec sa famille à Grantown dans la future province du Manitoba, emplacement que Cuthbert Grant avait fondé en 1824 avec une centaine de familles métisses (Dibaajimowin; Dictionnaire biographique du Canada, « Grant, Cuthbert »). Grantown prit plus tard le nom Saint-François-Xavier, où naquirent quelques enfants de Louis Lacerte II et de Marie Josephte Martin. (Voir l’Annexe B, « Enfants de Louis Lacerte II et de Marie Josephte Martin »)
La date du décès de Louis Lacerte II est présentement inconnue, si ce n’est qu’en 1877, son épouse Marie Josephte Martin en était veuve. En effet, dans la demande qu’elle déposa en 1877, en tant que Métisse, auprès du gouvernement du Dominion pour une concession de terre et d’argent, elle se déclara « widow of Louis Lacerte » (on convient qu’il s’agissait de Louis Lacerte II). Or, « Marie was living with her son Louis [Louis Lacerte III] when she made this application in 1877. » (Barkwell, Louis Lacerte […]) – Précisons qu’en 1879, Louis Lacerte III possédait des titres de terrains à Saint-Norbert et à Pointe-Coupée. (Voir la sous-section f, « La question des terres ».)
Elle a pu vivre, toutefois, avec un autre de ses enfants à Saint-Joseph, Pembina, après la mort de sa brue Josephte Vandal survenue en 1878 et le remariage de son fils Louis Lacerte III en 1879. (Hall, « Hon. Louis […] »)
Marie Josephte Martin, veuve de Louis Lacerte II, connut une longue vie, décédant à 98 ans le 22 juillet 1886. Le 24 du mois, elle était inhumée à Saint-Joseph de Leroy (Pembina). (Morin, 2016b, p. 113) —; De toute évidence, elle habitait là avec l’un ou l’autre de ses enfants. (Voir l’Annexe A, « Enfants de Louis Lacerte II et de Marie Josephte Martin »)
2. Louis Lacerte III, fils de Louis Lacerte (Vacher dit Lacerte) II
[François] Louis-Azure Lacerte (Louis Lacerte III) naquit le 15 janvier 1821 dans les Territoires du Nord-Ouest ou Rupert’s Land, fils de Louis Lacerte II (Vacher dit Lacerte) et de Marie Josephte Martin, tous deux métis. La mère de Marie Josephte était autochtone. (Mulaire, M., 2006, p. 101)7
Le 24 novembre 1842, à 21 ans, Louis Lacerte III épousa Josèphe/Josephte Vandal à la mission de Saint-Boniface. Âgée de 17 ans, cette dernière était née à la Rivière-Rouge le 18 juillet 1825, fille de Joseph Vandal/Vandale et de Marie Lachevrotière (Roy, 11-01-1974; Hall (« Hon. Louis […] ») a aussi écrit son nom Lachevrotiere/Lachevretiere dit Charette. Nous retrouverons, en effet, plus tard, les noms de famille Lacerte et Charrette réunis dans un registre de paroisse, cela suggérant des liens de parenté.
Selon le Recensement de la Rivière-Rouge de 1843, Louis Lacerte III et son épouse Josèphe/Josephte Vandal habitaient à Saint-Boniface une propriété qui hébergeait aussi Joseph Vandal, sans doute le père de l’épouse. Le couple n’avait pas encore d’enfant. Par contre, il possédait « a useful, but small collection of livestock consisting of one horse, two oxen, two cows, and two calves». (Hall, « Hon. Louis […] »)
À cette époque, Louis Lacerte III travaillait comme forgeron pour la Hudson’s Bay Company au Upper Fort Garry (Fort Garry d’en Haut), de l’autre côté de la rivière Rouge. (Hall, « Hon. Louis […] ») —; Rappelons que pratiquer un métier tel que celui de forgeron était prestigieux.
a. Au Fort Cumberland — Ȋle-à-la-Crosse
Louis Lacerte III et Josèphe/Josephte Vandal seraient partis pour le Fort Cumberland à l’Ile-à-la-Crosse, situé dans un élargissement de la rivière Churchill, en 1843. Le Fort Cumberland relevait de la Hudson’s Bay Company8.
Il a aussi été avancé que Louis Lacerte III travaillait déjà au Fort Cumberland et a pu retourner se marier à la Rivière-Rouge à l’automne 1842, puis y serait retourné avec sa jeune épouse9.
Le 15 octobre 1843, Catherine, la première des 23 enfants de Louis Lacerte III et de Josèphe/Josephte Vandal, naquit à l’Ȋle-à-Crosse. (Au sujet de Catherine, voir Mulaire SHSB. Voir aussi l’Annexe B, « Enfants de Louis Lacerte III et de Josèphe/Josephte Vandal »)
En 1845, Louis Lacerte III, forgeron, a été transféré avec sa famille à Norway House, autre poste de la Hudson’s Bay Company. Ils y furent répertoriés le 17 juin 1845. Louis Lacerte III servit là jusqu’en 184810.
Le poste de Norway House était situé sur la rivière Nelson au nord du lac Winnipeg, dans l’actuelle province du Manitoba; il avait supplanté le Fort Cumberland en 1830.
Entre 1845 et 1848, Louis Lacerte III aurait aussi agi en tant que guide pour les missionnaires Alexandre-Antonin Taché et Louis-François Laflèche. En effet, le 8 juillet 1846, le Père Taché et l’abbé Laflèche partirent de Saint-Boniface pour l’Ȋle-à-la-Crosse (Benoit : 106). Soit Louis Lacerte III est venu à leur rencontre à Saint-Boniface, ou il les avait accueillis à l’Ile-à-la-Crosse et, de là, les avait accompagnés dans leurs courses missionnaires. (Roy, 11-01-1974) —; De plus, du mois de septembre au 7 novembre 1849, Louis Lacerte III guida l’abbé Albert Lacombe de St. Paul à Pembina au Minnesota (dans l’actuel État du North Dakota). L’abbé Lacombe effectuait alors son premier voyage dans l’Ouest. (SHSB Documents Picton, Généalogie)
C’est durant cette période, soit en 1847 ou en 1850, que naquit Louis Lacerte IV, le troisième enfant de Louis Lacerte III et de Josèphe/Josephte Vandal. (Voir l’Annexe B, « Enfants de Louis Lacerte III et de Josèphe/Josephte Vandal »)
b. À Pembina (Minnesota)
En 1848 ou 1849, Louis Lacerte III et sa famille s’établirent à Pembina. Cette date reposerait sur le fait que Josephte, la sœur cadette de Catherine, avait un an révolu au Recensement du Minnesota de 1850. (Roy, 11-01-1974) —; Quoi qu’il en soit, en 1850, Louis Lacerte III avait quitté la Hudson’s Bay Company et le recensement américain répertoria, à Pembina, un dénommé Louis Lasert, « blacksmith», né à la Rivière-Rouge. (Barkwell, Louis Lacerte […]) —; Sa femme s’appelait « Josette ». (Hall, « Hon. Louis […] »; Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] »)
On présume qu’en migrant à Pembina, Louis Lacerte III suivait l’exemple de l’abbé Georges-Antoine Belcourt qui avait obtenu de l’évêque de Dubuque, dans l’État de l’Iowa, la charge d’évangéliser les habitants de ce qui constituait alors le nord de l’État du Minnesota. (Reardon 89) —; Une empathie aurait aussi pu se créer entre Louis Lacerte III dont la famille était originaire de Baie-du Febvre et l’abbé Belcourt qui en provenait.
Pembina était devenu un point de ralliement important pour les Métis du Nord-Ouest. La chasse aux bisons s’amenuisait et, en fond de scène, tramait toujours un conflit avec la Hudson’s Bay Company qui exerçait un monopole sur la traite des fourrures, les Métis souhaitant faire commerce de façon autonome (Reardon 79-84). M. Belcourt joua un rôle catalyseur à attirer les Métis à Pembina. Missionnaire zélé, il avait toujours préféré accompagner les autochtones et les Métis dans leurs pérégrinations, dans l’espoir de les évangéliser.
De Pembina, la famille Lacerte-Vandal déménagea ensuite à Saint-Joseph, Pembina, avec l’abbé Belcourt et les autres Métis afin d’éviter dans l’avenir les inondations comme celle que Pembina avait subie en 1852. (Barkwell, Louis Lacerte […])
Le 9 novembre 1853, à Assumption, Pembina, Louis Lacerte III était le parrain de Flavie Lacerte. (Hall, « Hon. Louis […] ») – Mais de quelle Flavie Lacerte? Car Louis Lacerte III et son épouse avaient eux-mêmes une enfant de ce nom.
Débrouillard Louis Lacerte III conduisait le courrier entre Pembina et St. Cloud en traîne à chiens durant l’hiver. Il employait de 20 à 25 charrettes pour transporter des marchandises du sud au nord. (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
c. Catherine Lacerte : les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie et l’abbé Belcourt
Un événement majeur survint dans la famille des Lacerte-Vandal en 1855 quand Catherine, leur aînée âgée d’à peine 12 ans, fut inscrite au couvent des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie à Longueuil, près de Montréal. Elle et une compagne, Léocadie Martel, avaient été désignées pour devenir des enseignantes, de surcroît des religieuses, non pas chez les Sœurs des SNJM, mais chez les Sœurs de la Propagation de la Foi, une nouvelle congrégation que l’abbé Belcourt avait fondée à Saint-Joseph11.
Soulignons que Catherine est entrée au couvent de Longueuil « mise par notre père saint Joseph », c’est-à-dire sous la protection de Mgr Alexandre Taché. Or, Louis Lacerte III le connaissait bien l’ayant guidé auparavant dans ses déplacements. Qui plus est, Mgr Taché, sacré évêque « in partibus » d’Arath, et ami des Soeurs des SNJM de Longueuil, était assigné à l’Ȋle-à-la-Crosse.
Catherine, qui n’avait pas encore 14 ans, retourna à la mission de Pembina à la fin de l’été 1858 avec sa compagne Léocadie Martel. Là, elles furent admises comme novices chez les Sœurs de la Propagation de la Foi. L’année suivante, l’abbé Belcourt se rendit au Bas–Canada à la recherche d’appuis. Mal lui en prit, car, durant son absence, un scandale éclata qui mena à la dissolution de sa congrégation. Des témoins ou des mauvaises langues l’accusèrent de malversations envers les religieuses de sa communauté. Catherine se vit jouer le rôle de plaignante. Et son père Louis Lacerte III, celui de dénonciateur.
L’abbé Belcourt n’en comprit rien, de telle sorte que lorsque le 19 février 1862, il demanda à ses anciens paroissiens de signer une pétition en faveur de son retour à Saint-Joseph, il s’étonna de ne pas y trouver le nom de son vieil ami Louis Lacerte III. Les circonstances telles qu’une absence de Saint-Joseph avaient-elles empêché Louis de le faire? En revanche, un dénommé Pierre Lacerte, frère ou oncle de Catherine (l’un né en 1858, l’autre en 1836), signa la pétition.
Par ailleurs, Pierre Lacerte (frère ou oncle) aurait témoigné au mariage de Catherine avec l’aventurier canadien Joseph Miller/Mulaire célébré à Saint-Joseph, Pembina, le 24 novembre 1862. (Barkwell, Catherine Lacerte […]; Hall, « Hon. Louis […] »; Mulaire, M., 2006, p. 101)
d. Retour à la Rivière-Rouge : propriétaire à Pointe-Coupée
Au fil des ans, les Sioux des Dakota avaient perçu les autres habitants, dont les Métis, comme des envahisseurs, ce qui mena à la Guerre des Sioux de 1862. De plus, dès 1860, Louis Lacerte, « blacksmith at Pembina, born 1821 », s’était vu refuser sa demande de reconnaissance selon les critères établis par traité, et ce, apparemment parce que sa demande antérieure lui avait été refusée. La raison? D’une part, parce qu’il avait été considéré favorablement sous les termes du traité de « La Pointe » de 1854 et, plus important encore, à cause de ses liens avec « Fort Gerry [Fort Garry à la Rivière-Rouge] ». (Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] »)
Les conditions étaient réunies pour qu’en 1863, Louis Lacerte III, « fatigué de la vie d’anxiété et de danger à laquelle le contraignaient les Sioux », acheta une terre à Pointe-Coupée et y migra avec sa famille. (SHSB. Documents Picton, Généalogie) – Catherine et son jeune époux Joseph Miller/Mulaire les suivirent
L’emplacement des terres possédées à Pointe-Coupée par Louis Lacerte III et son gendre Joseph Miller/Mulaire n’a pas été élucidé. Outre celle achetée par le patriarche en 1863, signalons les scrips (certificats ou brevets) revendiqués en 1870-1875 par Louis Lacete III, son épouse Josèphe/Josephte Vandal et leur fille Catherine pour l’obtention de terres ou de compensation monétaire. (Boyd, Appendix A)
La localité de Pointe-Coupée où Louis Lacerte III acheta une terre faisait partie de la paroisse de Saint-Norbert et en sera séparée plus tard pour devenir la paroisse/village de Saint-Adolphe.
Ces localités, devenues villages se trouvent au sud de l’actuelle ville de Winnipeg. Saint-Jean-Baptiste est situé plus au sud encore.
Le 11 novembre 1868, une enquête inventoria les besoins de la population catholique. Le General Report for the Parish of St. Norbert répertoria Joseph Miller/Mulaire ainsi que son beau-père Louis Lacerte III. Le domicile de ce dernier comptait quatre personnes de sexe masculin et six, de sexe féminin, dont cinq enfants âgés de moins de 12 ans; Louis possédait trois chevaux, cinq bœufs, quatre vaches et six veaux. Ni l’un ni l’autre homme n’était dit en besoin de secours immédiats12.
e. Louis Lacerte III, figure publique
(Certaines informations sont reprises de Mulaire SHSB)
La position sociale que Louis Lacerte III, propriétaire terrien, a occupée se vérifie par les responsabilités qui lui furent confiées lors de la création de la province du Manitoba. Dès la formation du Comité national des Métis de la Rivière-Rouge en octobre 1869, Louis Lacerte III en fut désigné membre. (Gabriel Dumont Institute, Virtual Museum
Le 16 novembre 1869, par exemple, il représenta Saint-Norbert à la Convention des vingt-quatre (Convention of 24), qui mena à la formation du Gouvernement provisoire, alors qu’en 1870, il représenta Pointe Coupée à la Convention des quarante ou Grande Convention (Convention of Forty). À l’Assemblée législative d’Assiniboia, Louis Lacerte III fit partie du groupe des représentants « français » (les « anglais » avaient les leurs). Lui et Pierre Delorme représentèrent le district de Pointe Coupée. Louis Lascerte [sic] compta parmi les conseillers français à la première session de l’Assemblée tenue le 9 mars 1870 au Upper Fort Garry (Fort Garry d’en Haut). À la rencontre du 27 avril 1870, on l’identifia comme « l’honorable L. Lacerte », président du comité de Pointe Coupée qui comptait également son gendre Joseph Miller/Mulaire13.
Tous les aspects de la gouvernance de la future province furent abordés durant les débats. À la rencontre du 27 avril, et cela, sous l’impulsion de la population de Pointe Coupée, on discuta longuement du privilège des foins et du bois.
Bien que l’« honorable M. Lascerte » n’ait pas pris la parole durant les débats, il appuya l’adoption de motions à quelques reprises (30 avril 1870; 7 et 9 mai 1870). Peu loquace, mais présent. D’ailleurs, il continua de jouer un rôle public après la création du Manitoba. En 1873, il était élu commissaire d’école pour la paroisse de Saint-Norbert et, en 1874, il servit sur le Grand Jury de la Cour du Banc de la Reine du Manitoba. Enfin, en 1877, il était nommé surveillant des routes pour le district scolaire de Saint-Norbert no 3. (Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] »)
f. La question des terres
(Certaines informations sont reprises de Mulaire SHSB.)
La question des terres accordées aux Métis resta problématique. Le 2 juillet 1870, l’abbé Noël Ritchot, curé de Saint-Norbert, avait incité ses paroissiens à prendre possession des terres à la Rivière-aux-Rats, en résistance au projet de transfert au Dominion du territoire de la Hudson’s Bay Company. Le lendemain, plus de 30 hommes suivirent l’abbé Ritchot : « Il y avait là déjà quelques établissements existant en permanence, entre autres, l’établissement de Lacerte, à l’ouest de l’endroit où se trouve Otterburne. » (Jolys et Côté 40)14
Une source indique que l’avocat canadien Joseph Dubuc, ami de Louis Riel, agit en concordance avec l’abbé Ritchot pour amener les Métis à s’approprier les terres de la région de la Rivière-aux-Rats, jugées très fertiles, avant que des nouveaux venus s’en emparent. La Rivière-aux-Rats deviendra le village de Saint-Pierre-Jolys. (Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Jean-Baptiste Tourond».
Herménégilde Bruce, Louis Lasserte [sic] et Amable Gaudry comptent parmi ceux qui prirent des terres à la Rivière-aux-Rats en 1870. (Jolys et Côté, p. 40). —; Herménégilde Bruce (prononcé Brousse) avait épousé Adèle/Agnès Lacerte, fille de Louis Lacerte III, en 1868. Pour sa part, Amable Gaudry était le petit-fils d’André Gaudry, le maçon du Lower Fort Garry (Fort Garry d’en Bas). Il était aussi le frère d’Angélique Gaudry, l’épouse de l’hon. John Bruce qui siégea à l’Assemblée législative d’Assiniboia. (Hall, « Hon. Louis […] »; SHSB, Généalogie Lacerte; SHSB, Documents Picton, Généalogie) – John étant l’oncle de Herménégilde15.
La prise de possession exercée par les paroissiens de l’abbé Ritchot anticipait une demande, faite au gouvernement canadien le 15 juillet 1870 par Louis Lacerte, « commerçant », ainsi que par son épouse Josephte et leur fille Catherine Miller, « alias Mulaire ». En tant que Métis vivant à Saint-Norbert, ces derniers espéraient obtenir des terres ou de l’argent. Le paiement se ferait sous forme de « scrip » ou certificat appelé « Metis Land Scrip » ou Certificat des Métis. (Boyd, Appendix A)
Sous serment signé le 23 novembre 1870, Louis, Josephte et Catherine prétendirent chacun à 160 acres de terre ou à 160 dollars.
À remarquer que les formulaires, tous identiques, contenaient une clause par laquelle les requérants attestaient ne pas avoir fait d’autres demandes, « nor have I claimed or received, as an Indian, any annuity moneys, from the Government of said Dominion ». En bas des formulaires, une note indiquait que les scrips furent émis en septembre 1876. La question demeure : les certificats ont-ils pu être utilisés?
Les titres de propriété à la Rivière-aux-Rats se révélèrent difficiles à protéger. Le 9 mars 1885, un dénommé Gabriel [Cloutier] expliqua à Mgr Taché que les titres des lots 39 et 38, attribués à Louis Lacerte et Catherine Miller, respectivement, étaient contestés. « Sur le lot 39 il y a plusieurs réclames, et la plus puissante est celle de Thomas Burns qui jure avoir trouvé là en 1877 une maison non habitée, qu’il s’y est installé, et qu’il prétendait en faire son Home sweet Home. »16
En lien avec ces affaires, un document manuscrit conservé à la SHSB, intitulé Rat River Land difficulty, rédigé peut-être par Mgr Taché, affirmait que les prétendants aux terres de la Rivière-aux-Rats avaient dûment fourni au Lands Department tous les documents requis, tel que stipulé par l’Act of Manitoba adoptée par le parlement du Dominion. Ainsi, rien ne justifiait que les titres accordés aux Métis de la Rivière-aux-Rats ne le soient pas aux requérants, d’autant plus que ces titres paraissaient sur la carte du Land Office de Winnipeg. « The claim Nᵒ 39 which belongs to Mr. Louis Lacerte […] possessed since 1864. Still the Land office says it will be disallowed. »17
De plus amples recherches devront être entreprises pour en connaître la suite. Les difficultés rencontrées par Louis, Josephte et Catherine illustrent les difficultés que les Métis ont subies au moment du transfert du territoire de la Hudson’s Bay Company au Canada.
Toujours est-il qu’en 1870, Louis Lacerte, « blacksmith », vivait avec sa famille sur le terrain (lot) 24 de la paroisse de Saint-Norbert. (Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] ») – Le Recensement du Manitoba de 1870 répertoriait la famille de Louis Lacerte, 53 ans, et de Josephte Vandal, 47 ans, vivant à Saint-Norbert avec douze de leurs enfants, neuf d’âge mineur et trois âgés de 22, 24 et 26 ans. Leur fille Catherine, 28 ans, était répertoriée vivant avec son époux Joseph Miller et leurs enfants à Saint-Norbert, alors que sa sœur Adele [sic], 24 ans, vivait avec son époux Hermengilde [sic] Bruce et une enfant à « St. Boniface, Red River ». (Morin, 2016a, p. 141)
Louis Lacerte III implanta sa famille encore davantage à Saint-Norbert en 1874, quand il demanda un brevet concernant le terrain (lot) 14. (Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] ») —; Or, le 21 avril 1874, Louis Lasarte [sic] se voyait accorder 160 acres de terre selon les termes du Traité des Chippewa du 12 avril 1864 conclu avec les Métis de Red Lake et de Pembina. De plus, le 20 septembre 1876, Louis Lacerte III obtenait une compensation de 160 $. (Barkwell, Louis Lacerte […]) – En 1877, il avait obtenu un brevet sur 154 acres sur le terrain 14, et 98 acres sur le terrain 24 de la même paroisse. (Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] ») – Vers 1879, Louis Lacerte III possédait non seulement ses terres à Saint-Norbert, mais 102 acres sur le terrain 114 et 162 acres sur le terrain 616 à Pointe-Coupée.
Malgré ce bien-être terrien, la tragédie frappa la famille le 23 décembre 1878 quand Josèphe/Josephte Vandal, l’épouse de Louis Lacerte III, décéda âgée de 53 ans.
Se retrouvant veuf à 58 ans avec neufs enfants mineurs à sa charge, Louis Lacerte III se remaria en 1879, à Saint-François-Xavier, avec Charlotte Lesperance, veuve de Jean-Baptiste Forcier. (Barkwell, Louis Lacerte […]; Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] ») – Aussi nommée L’Espérance. (SHSB, Généalogie Lacerte) – Née en 1827, Charlotte avait 52 ans lors de son second mariage. (Hall, « Hon. Louis […] »)
On ignore quand et où Louis Lacerte III est décédé. Charlotte, cependant, décéda à Saint-Boniface le 14 juin 1903, à l’âge de 76 ans. Catherine Mulaire fera référence à sa « belle-mère » dans une lettre qu’elle adressa, le 3 décembre 1896, à Mère Véronique du Crucifix, s.n.j.m., son ancienne enseignante au couvent de Longueuil18.
3. Louis Lacerte IV, fils d Louis Lacerte III
a. Louis Lacerte IV, époux de Marguerite/Margaret Dease
Louis Lacerte IV, le premier fils de Louis Lacerte III et de Josèphe/Josephte Vandal, naquit vraisemblablement en 1847 ou en 1850. Le doute découle du fait que le Recensement du Minnesota de 1850 répertorie un Louis Lasert âgé de trois ans et qu’il est âgé de 40 ans à son décès le 16 janvier 1885. (Barkwell, Louis Lacerte […]; SHSB, Documents Picton, Généalogi; SHSB, Généalogie Lacerte; Morin, 2016b, p. 82). —; Il fut baptisé le 25 décembre 1850. Le 20 février 1871, il épousa Marguerite/Margaret Dease à Saint-Norbert (Manitoba); cette dernière était née le 11 décembre 1853 à Dunseith au North Dakota, fille de William Dease et de Marguerite Genthon19.
William Dease, le père de Marguerite/Marguerite, était le fils de John Warren Dease et de Geneviève Beignet/Benoit. (Dorge, p. 76) – Les Dease (nom prononcé Dêsse) figurent parmi les grandes familles métisses de la Rivière-Rouge, bien que William se soit opposé à Louis Riel. (Dubé, p. 58-62) —; John Warren Dease, chef de poste de la Hudson’s Bay Company, était le frère de l’explorateur Peter Warren Dease.
Tout indique que Louis Lacerte IV et Marguerite/Margaret Dease se sont souvent déplacés, leurs enfants étant nés au Manitoba (Saint-Norbert : 1872, 1874, et Sainte-Agathe : 1874, 1876); en Saskatchewan (Wood Mountain : 1878) et au North Dakota (Saint-Joseph, Pembina : 1879)20.
Louis Lacerte IV et Marguerite/Margaret Dease furent répertoriés dans les registres de la paroisse de Saint-Joseph, Pembina, au début des années 1880 comme ayant été les parrain et marraine des enfants d’Alfred Dease (frère de Marguerite/Margaret) et d’Octavie Gingras. (Morin, 2016b, p. 38) – Le 14 janvier 1885, Louis Lacerte IV y décédait, âgé de 40 ans; il fut inhumé à Saint-Joseph le 16 janvier suivant. (Morin, 2016b, p. 82) (Voir l’Annexe C, « Enfants de Louis Lacerte IV et de Marguerite/Margaret Dease »)
b. Marguerite/Margaret Dease, épouse d’Alexander/Alexandre) Dubois
Marguerite/Margaret Dease, veuve de Louis Lacerte IV, se remaria à Saint-Joseph, Pembina, le 23 août 1887 avec Alexander/Alexandre Dubois, veuf de Rosalie Pilon. (Morin, 2016b, p. 44) (Voir l’Annexe D, « Enfants de Marguerite/Margaret Dease et d’Alexander/Alexandre Dubois »)
Conclusion
L’aventure de la famille Lacerte, depuis les Vacher dit Lacerte, jusqu’à Louis Lacerte IV, sans oublier Catherine Mulaire, née Lacerte, illustre éloquemment comment des gens au préalable voués à l’anonymat ont pu laisser des traces de leur trajectoire. Ils sont le miroir de la gent humaine qui agit avec les contingences de son époque, qui y fait face, qui y participe au meilleur de ses capacités, avec son plein accord ou non. Ce que l’on appelle le destin n’est-il pas simplement un « vivre là et faire ça ». Mais quelle vie ces Lacerte ont menée depuis les premiers arrivés de France, lesquels se projetaient dans un avenir incertain au Nouveau Monde!
Puis, l’aventure du Nord-Ouest canadien, autre monde nouveau à explorer sans connaître l’aboutissement, avec ses enchaînements : la traite des fourrures, les unions avec les gens du pays, la création d’une nouvelle nation à laquelle on apportait son bagage canadien et européen, comme un legs aux suivants. Legs qui ne doit jamais être nié ou oublié par les populations qui se revendiquent actuellement d’un héritage métis.
Tout au long de ce périple, l’engagement aux impératifs de la vie. Pour l’un, les frictions entre compagnies de traite; pour un autre, la bataille de la Grenouillère; enfin, le développement du Manitoba futur, accompli par la possession des terres et, enfin, la collaboration aux discussions qui allaient permettre d’établir le pouvoir législatif de la nouvelle province.
N’oublions pas les femmes, héroïques, ces Bergeron, Proulx, Martin, Vandal, Lacerte, Dease présentes elles aussi à toutes les étapes, donnant souvent naissance à plus de dix enfants, même jusqu’à 23 enfants dans le cas de Josèphe/Josephte Vandal, épouse de Louis Lacerte III. La grossesse perpétuelle, à répétition, les femmes donnant naissance parfois en janvier puis en octobre de la même année, et assistant impuissantes, par la suite, à quasi autant de décès autour d’elles.
Quelles ramifications les vies de ces Lacerte ont-elles eues? Combien de descendants comptent-ils et elles? Sans doute des milliers essaimés partout en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde chacun possédant une part de leur humanité. On dira de tous et toutes : c’était là leur destin.
Annexes
Annexe A
« Enfants de Louis Lacerte II et de Marie Josephte Martin »
Louis Lacerte II et Marie Josephte Martin auraient eu au moins huit enfants. Cette dernière aurait aussi porté le nom de « Julie Martin dit Barnabé ». (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Les enfants
Louis Lacerte III né le 15 janvier 1821 dans les Territoires du Nord-Ouest. (Mulaire, M. 2006:101) – Dit « François » Louis-Azure Lacerte; né le 15 janvier 1821. (Hall, « Hon. Louis […] ») – Le Recensement du Minnesota de 1850 le dit avoir 36 ans, ce qui le ferait naître en 1814. (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Louis Lacerte III fit une demande de brevet selon les termes du Traité des Chippewa du 12 avril 1864 conclu avec les Métis de Red Lake et de Pembina. Au moins un membre de la famille Lacerte (La Sarte/Lasert) a joint une bande de Chippewa au North Dakota. (Barkwell, Louis Lacerte […]) —; Il pourrait s’agir de l’un des frères de Louis III.
Raphael La Sarte né et baptisé en 1825. Il fit une demande de brevet selon les termes du Traité des Chippewa du 12 avril 1864 conclu avec les Métis de Red Lake et de Pembina. Au moins un des membres de la famille Lacerte (La Sarte/Lasert) a joint une bande de Chippewa au North Dakota. (Barkwell, Louis Lacerte […])
Reine/Regina Louise Lacerte née vers 1828/1830 à la Rivière-Rouge. On lui attribue entre trois et cinq mariages. (Hall, « Hon. Louis […] »)
Marguerite Lacerte née le 23 septembre 1833; baptisée le 23 septembre 1833 à Saint-Boniface (Manitoba); décédée le 20 mars 1836; inhumée le 21 mars 1836 à Saint-François-Xavier (Manitoba). (Hall, « Hon. Louis […] ») —; L’abbé Picton avança que Marguerite Lacerte fut inhumée le 21 mars 1834 à l’âge de trois ans. Il nomme sa mère « Marie Martin ». (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
François Noël Lacerte né le 24 décembre 1835 et baptisé le 27 décembre 1835 à Saint-François-Xavier (Manitoba); marié le 4 juillet 1837 à St. Paul (Minnesota). (Hall, « Hon. Louis […] ») – Selon l’abbé Picton, il épousa Mélanie Charpentier « vers 185 ? [sic] ». Picton leur attribua une enfant nommée Marie Joséphine, née le 29 octobre 1863 et baptisée le 8 novembre 1863 à Saint-Norbert (Manitoba); parrain et marraine : Louis Lacerte et Josèphe Vandal. (SHSB, Documents Picton, Généalogie; Mulaire, notes généalogiques.) – L’épouse de François Noël Lacerte est aussi appelée Leona Charpentier et serait née le 25 décembre 1835. (Hall, « Hon. Louis […] »)
Pierre Lacert [sic] né et baptisé en 1836. Il fit une demande de brevet selon les termes du Traité des Chippewa du 12 avril 1864 conclu avec les Métis de Red Lake et de Pembina. Au moins un des membres de la famille Lacerte (La Sarte/Lasert) a joint une bande de Chippewa au North Dakota. (Barkwell, Louis Lacerte […])
Narcisse Lacerte né le 25 octobre 1838; baptisé le 2 avril 1842. Il épousa Julie Caplette née vers le mois d’avril 1848/1850, fille de Louis Caplette et d’Isabelle Rochon. Inhumé le 5 juillet 1909 à Willow Bunch (Saskatchewan). (Hall, « Hon. Louis […] ») – On a cru que Narcisse Lacerte, un des fondateurs de Willow Bunch, était le frère de Catherine Lacerte (épouse Joseph Mulaire), mais il était son oncle21.
Basile Lacerte né en 1841; décédé à 24 ans le 24 décembre 1865 et inhumé le 26 décembre 1865 à Saint-Norbert (Manitoba). (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Annexe B
« Enfants de Louis Lacerte III et de Josèphe/Josephte Vandal »
La progéniture de Louis Lacerte III et de Josèphe/Josephte Vandal a été établie à partir des fonds généalogiques de la SHSB concernant la famille Lacerte, des Documents Picton, Généalogie, ainsi que de notes fournies à B.M. par l’abbé David Roy. L’auteur a aussi puisé à Morin, 2016b, au Recensement du Manitoba de 1870 (Morin, 2016a) et à Barkwell, Louis Lacerte […]. À noter que Louis Lacerte III et son épouse Josèphe/Josephte Vandal et leurs enfants sont tous dits être nés à la Rivière-Rouge au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141) —; La liste ci-dessous relève 23 enfants, dont le dernier est né quand leur mère avait 48 ans. Une de ses arrière-petites-filles avancera qu’elle avait eu 24 ou 26 enfants; cela doit compter des enfants mort-nés22.
Les enfants
Catherine Lacerte née le 15 octobre 1843 au Fort Cumberland, Ȋle-à-la-Crosse. (Roy, 11-01-1974) – Dite avoir six ans au Recensement du Minnesota de 1850. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Dite être née le 15 octobre 1844 et baptisée le 18 mai 1845 à l’Ȋle-à-la-Crosse. (SHSB, Généalogie Lacerte) —; Épousa Joseph Miller/Mulaire à Saint-Joseph, Pembina, le 24 novembre 1862. (Roy, 11-01-1974) —; Pierre Lacerte, possiblement l’oncle de Catherine né en 1836, aurait témoigné à leur mariage. (Mulaire, notes généalogiques) – Dite avoir 28 ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 194) —; Nommée Catherine Lasert dans le document octroyant une terre à son père le 21 avril 1874 (selon le « Treaty of April 12, 1864, Red Lake and Pembina Half-Breeds ». (Barkwell, Louis Lacerte […]) – Décédée le 23 avril 1922 à Saint-Jean-Baptiste (Manitoba) et inhumée le 26 avril 1922; témoins : ses fille et gendre Emma Mulaire et Félix Grégoire. (SHSB, Généalogie Lacerte; Mulaire, notes généalogiques) (Voir Bernard Mulaire, « Catherine Mulaire, née Lacerte (1843-1922) : enseignante métisse laïque du Manitoba », sur ce site
Marie Lacerte née le 1er août 1845. (SHSB, Généalogie Lacerte) – Dite avoir quatre ans au Recensement du Minnesota de 1850. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Dite avoir 26 ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141; Roy, 11-01-197423) —; Nommée Marie Lasert dans le document octroyant une terre à son père le 21 avril 1874 selon le « Treaty of April 12, 1864, Red Lake and Pembina Half-Breeds ». (Barkwell, Louis Lacerte […])
Louis Lacerte [IV] naquit vraisemblablement en 1847 ou en 1850. Le doute relève du fait qu’on l’a dit âgé de trois ans au Recensement du Minnesota de 1850 (SHSB, Généalogie Lacerte). —; Dit avoir 24 ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141) – Dit avoir 40 ans à son décès survenu le 16 janvier 1885. (Morin, 2016b, p. 82) —; Né le 25 décembre 1850. (SHSB, Généalogie Lacerte) —; Le 20 février 1871, il épousa Marguerite/Margaret Dease à Saint-Norbert (Manitoba); Marguerite/Margaret Dease, née le 11 décembre 1853, était la fille de William Dease et de Marie Agnes Grant, son père William Dease étant le fils de William Dease et de Marguerite Genthon [non pas Senton, comme l’avance Hall, « Hon. Louis […] »]. (SHSB, Documents Picton, Généalogie; Morin, 2016a, p. 63) – La famille Dease était entremariée avec les Breland, Gladu, McMilliam (McMullen) / McMillan, toutes des grandes familles métisses de la Rivière-Rouge. (Morin, 2016a, p. 63)
Josephte Lacerte née le 31 octobre 1849. (SHSB, Généalogie Lacerte) – Dite avoir un an au Recensement du Minnesota de 1850 à Pembina. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Dite être née le 26 août 1850 à la Rivière-Rouge. (Hall, « Hon. Louis […] ») – Dite avoir 22 ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141. —; Elle épousa Bernard Bériault le 4 février 1873 à Saint-Norbert (Manitoba); Bernard Bériault était le fils de Joseph Bériault et d’Isabelle Duval. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) —; Nommée Josette Lasert dans le document octroyant une terre à son père le 21 avril 1874 (selon le « Treaty of April 12, 1864, Red Lake and Pembina Half-Breeds ». (Barkwell, Louis Lacerte […])
Adèle/Agnès Lacerte née le 1er novembre 1850. – Elle épousa Herménégilde Bruce (prononcé Brousse) le 14 janvier 1868 à Saint-Norbert (Manitoba); fils de Jean-Baptiste Bruce et de Catherine Perreault de Saint-Boniface. Jean-Baptiste Bruce, né le 5 juillet 1846, était le frère de l’hon. John Bruce qui siégea à l’Assemblée législative d’Assiniboia. (Hall, « Hon. Louis […] »; SHSB, Généalogie Lacerte; SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Dite avoir 20 ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 35)
Joseph Lacerte né le 3 octobre 1852 et baptisé le 4 octobre 1852 à Saint-Joseph, Pembina. (SHSB, Documents Picton, Généalogie; SHSB, Généalogie Lacerte)
Flavie Lacerte née le 9 novembre 1853 à l’Assomption, Pembina. (Hall, « Hon. Louis […] »)
Octavie Lacerte (jumelle de Virginie ci-dessous) née le 27 avril 1854 et baptisée le 28 avril 1854 à Saint-Joseph, Pembina. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Dite née le 15 août 1854. (SHSB, Généalogie Lacerte) – Dite « Octavi » âgée de 16 ans au Recensement du Manitoba de 1870 (Morin, 2016a, p. 141. —; Dite « Octave » par Roy, 11-01-1974. —; Épousa Joseph Galarneault fils le 3 février 1880 à Saint-Norbert (Manitoba); Joseph Galarneault était né le 10 octobre 1850 à la Rivière-Rouge; décédé le 26 avril 1904 à Saint-Boniface (Manitoba). (SHSB, Généalogie Lacerte) – Octavie décéda le 4 avril 1883. (SHSB, Généalogie Lacerte) —; Ou vers 1885 à Saint-Norbert (Manitoba). (Hall, « Hon. Louis […] »)
Virginie Lacerte (jumelle d’Octavie ci-dessus) née le 27 avril 1854 et baptisée le 28 avril 1854 à Saint-Joseph, Pembina. (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Françoise Lacerte née le 27 août 1854; décédée le 7 septembre 1854. (SHSB, Généalogie Lacerte) – La date de naissance de Françoise Lacerte pose problème vu qu’Octavie et Virginie seraient nées le 27 avril 1854.
Isabelle Lacerte née le 26 juin 1856; baptisée (à trois jours) le 29 juin 1856 à Saint-Joseph, Pembina. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Dite avoir 15 ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141) —; Épousa Octave Dumais. (SHSB, Généalogie Lacerte) —; Décédée le 31 janvier 1882. (SHSB, Généalogie Lacerte)
Pierre Lacerte né le 20 mars 1858. (SHSB, Généalogie Lacerte) – Né et baptisé le 25 mars 1858 à Saint-Joseph, Pembina. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Dit avoir 13 ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141) —; Décédé le 4 avril 1883. (SHSB, Généalogie Lacerte) – Dit « farmer ». (Hall, « Hon. Louis […] ») (Voir Pierre Lacerte né en 1836 de Louis Lacerte II.)
Joseph Lacerte né le 7 novembre 1859 et baptisé le 8 novembre 1859 à Saint-Joseph, Pembina. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Né le 2 novembre 1859 et baptisé le 7 novembre 1859. (SHSB, Généalogie Lacerte) —; Dit avoir 12 ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141) —; Décédé le 6 septembre 1879. (SHSB, Généalogie Lacerte)
Mélanie Lacerte née le 30 janvier 1861; décédée le 18 juillet 1880. (SHSB, Généalogie Lacerte) – À noter que son frère Alphonse ci-dessous est né le 29 septembre 1861.
Alphonse Lacerte né le 29 septembre 1861 et baptisé le 10 novembre 1861; décédé à deux ans le 11 septembre 1863 et inhumé le 12 septembre 1863 à Saint-Norbert (Manitoba). (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Marie Madeleine Lacerte née en 1862. (Roy 11-01-1974) – Dite avoir neuf ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141; Roy, 11-01-1974)
Marie Amélie Lacerte née le 29 janvier 1863 et baptisée le 31 janvier 1863 à Saint-Joseph, Pembina. (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Alphonsine Lacerte née le 31 juillet 1866. (SHSB, Généalogie Lacerte) – Baptisée le 5 août 1866 à Saint-Norbert (Manitoba). (SHSB, Documents Picton, Généalogie) —; Décédée le 2 mars 1876. (SHSB, Généalogie Lacerte)
Christine Lacerte (jumelle de Justine) née le 20 février 1867. (SHSB, Généalogie Lacerte; Mulaire, notes généalogiques) — Dite avoir trois ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141) —; Épousa Jean-Baptiste McLeod le 29 janvier 1887 à Saint-Laurent (Manitoba). (SHSB, Généalogie Lacerte)
Justine Lacerte (jumelle de Christine) née le 20 février 1867. (SHSB, Généalogie Lacerte) —; Dite avoir trois ans au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141) —; Épousa François-Xavier Chartrand. (SHSB, Généalogie Lacerte) —; Décédée le 18 novembre 1896. (SHSB, Généalogie Lacerte)
Marie-Louise Lacerte née le 9 avril 1870 et baptisée le 22 avril 1870 à Saint-Norbert (Manitoba). (SHSB, Documents Picton, Généalogie; SHSB, Généalogie Lacerte) – Dite avoir un an au Recensement du Manitoba de 1870. (Morin, 2016a, p. 141) —; Épousa Alphonse Plessis à Notre-Dame de Lourdes (Manitoba); décédée à Laurier (Manitoba) le 17 avril 1919. (SHSB, Généalogie Lacerte; Mulaire, notes généalogiques)
Jérôme Lacerte né le 12 décembre 1871. (SHSB, Généalogie Lacerte) —; Baptisé le 14 décembre 1871 à Saint-Norbert (Manitoba). (SHSB, Documents Picton, Généalogie) —; Décédé le 2 novembre 1888. (SHSB, Généalogie Lacerte)
Alphonse Lacerte né le 3 novembre 1873 et baptisé le 9 novembre 1873; marraine : Octavie Lacerte [sa sœur]. (SHSB, Documents Picton, Généalogie; SHSB, Généalogie Lacerte) —; Sa mère Josèphe/Josephte Vandal avait 48 ans. —; Décédé le 24 février 1874. (SHSB, Généalogie Lacerte)
Annexe C
« Enfants de Louis Lacerte IV et de Marguerite/Margaret Dease »
La progéniture de Louis Lacerte IV et de Marguerite/Margaret Dease pose problème. Les premiers de leurs onze enfants connus sont nés à Saint-Norbert et Sainte-Agathe (Manitoba); un seul est né à Wood Mountain (voir la note 20); les autres, à Saint-Joseph, Pembina. Notons que Marguerite/Margaret a donné naissance à deux enfants en 1879 : un premier en février et un second en octobre. L’Annexe E dénombre d’autres enfants du nom de Lacerte nés à Wood Mountain, mais leurs parents n’ont pas été identifiés.
Les enfants
James Alexandre Lacerte né le 21 janvier 1872 et baptisé le 23 janvier 1872 à Sant-Norbert (Manitoba); parrain et marraine : William Dease fils et Agnès Grant. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Décédé en juin 1889; inhumé le 7 juin 1889 à Saint-Joseph, Pembina. (Morin, 2016b, p. 82) —; William Dease fils a pu être le grand-père maternel de l’enfant.
Louis Fredéric Lacerte né le 18 mars 1874 et baptisé le 23 mars 1874 à Saint-Norbert (Manitoba); parrain et marraine : Louis Lacerte père et Josette Vandal [les grands-parents]. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Décédé le 6 septembre 1886 à l’âge de 12 ans; inhumé le 8 septembre 1886. Son père Louis Lacerte IV était décédé le 14 janvier 1885. (Morin, 2016b, p. 82)
Joseph Placide Lacerte né le 25 novembre 1874 et baptisé le 2 décembre 1874 à Saint-Norbert (Manitoba); parrain et marraine : Pierre Lacerte et Octavie Lacerte [l’oncle et la tante paternels]. (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Jean Chrysostome Lacerte né le 5 mai 1876 et baptisé le 14 mai 1876 à Saint-Norbert; parrain et marraine Bernard Bérard [Beriault] et Isabelle Lacerte [l’oncle par mariage et la tante paternels] (SHSB, Picton; SHSB, Documents Picton, Généalogie)
Agnes Lacerte née le 15 septembre 1878 à Wood Mountain et décédée le 20 janvier 1880 à Wood Mountain. (Hall, « Hon. Louis […] ») (Voir la note 20)
Marie Louise Olive Rosina Lacerte née 12 décembre 1878 et baptisée le 24 décembre 1878 à Saint-Norbert (Manitoba); parrain et marraine : Baptiste Charrette et Eliza Dease. (SHSB, Documents Picton, Généalogie) – Son cas est problématique, vu la naissance le 15 septembre 1878 d’Agnes Lacerte ci-dessus. À noter que le nom du parrain (Charrette) évoque celui de la grand-mère Josèphe/Josephte Vandal, dont la mère Marie était une Lachevrotière/Lachevretiere dit Charrette. (Roy, 11-01-1974; Hall (« Hon. Louis […] ») – Eliza Dease était la tante maternelle de l’enfant. (Morin, 2016a, p. 63)
Marie-Louise Lacerte née en février 1879 parce que dite avoir onze mois lors de son décès le 5 janvier 1880, à Saint-Joseph, Pembina; inhumée le 6 janvier 1880. Clairement dite « daughter of Louis Lacerte and Marguerite Dease». (Morin, 2016b, p. 82)
Agnes Lacerte née le 19 octobre 1879; baptisée le 22 octobre 1879 à Saint-Joseph, Pembina; parrain et marraine : Alfred Dease et Octavie Lacerte [l’oncle maternel et la tante paternel]. (Morin, 2016b, p. 81) – Décédée le 3 novembre 1880 à Saint-Joseph, Pembina, à l’âge d’un an; inhumée le 4 novembre 1880. Clairement dite « daughter of Louis Lacerte and Marguerite Dease». (Morin, 2016b, p. 81)
Rosa Lacerte confirmée le 1er septembre 1880 à Saint-Joseph, Pembina. (Morin 82)
Jean Louis Lacerte né 22 le novembre 1881; baptisé le 23 novembre 1881; décédé le 8 janvier 1883 à l’âge de seize mois; inhumé le 10 février 1883 à Saint-Joseph, Pembina. (Morin, 2016b, p. 82)
David Lacerte né le 21 mai 1883; baptisé le 25 mai 1883 à Saint-Joseph, Pembina; décédé le 21 octobre 1883 à Saint-Joseph, Pembina, à l’âge de quatre mois; inhumé le 23 octobre 1883. (Morin, 2016b, p. 82)
Joseph Arthur Lacerte né le 28 décembre 1884; baptisé le 26 janvier 1885, « son of the deceased Louis Lacerte and Marguerite Dease » à Saint-Joseph, Pembina. (Morin, 2016b, p. 82) – Son père Louis Lacerte IV était décédé le 14 janvier 1885. (Morin, 2016b, p. 82)
Annexe D
« Enfants de Marguerite/Margaret Dease et d’Alexander/Alexandre Dubois »
Marguerite/Margaret Dease et Alexander/Alexandre Dubois eurent cinq enfants connus. Alexander/Alexandre Dubois avait perdu ses deux premières épouses et était père d’un enfant survivant de sa deuxième union. (Morin, 2016b, p. 44-45)
Les enfants
Pierre Alexandre Dubois né le 21 juin 1888; baptisé le 29 juin 1888 à Saint-Joseph, Pembina. (Morin, 2016b, p. 46)
Guillaume Dubois né et baptisé le 4 avril 1890 à Saint-Joseph, Pembina. (Morin, 2016b, p. 44)
Marie Pauline Dubois née le 15 avril 1892; baptisée de 21 avril 1892 à Saint-Joseph, Pembina. (Morin, 2016b, p. 45)
Alicia Dubois née le 6 octobre 1893; baptisée le 15 octobre 1893 à Saint- Joseph, Pembina. (Morin, 2016b, p. 44)
Marie Virginie Dubois née le 22 mars 1896; baptisée le 30 mars 1896 à Saint-Joseph, Pembina. (Morin, 2016b, p. 45)
Annexe E
« Enfants du nom de Lacerte aux parents non identifiés »
Trois enfants du nom de Lacerte sont nés à Wood Mountain sans que l’on connaisse l’identité de leurs parents. Ces derniers ne seraient pas Louis Lacerte IV et Marguerite/Margaret Dease, vu la date de naissance de leurs enfants connus. (Voir la note 20)
Les enfants
Jean Louis Lacerte né le 9 août 1879 à Wood Mountain; décédé le 20 août 1880 à Wood Mountain. (Hall, « Hon. Louis […] ») (Voir la note 20)
David Lacerte né le 11 juillet 1881 à Wood Mountain; décédé le 15 mai 1882. (Hall, « Hon. Louis […] ») (Voir la note 20)
Patrice Lacerte né le 28 décembre 1883 à Wood Mountain; décédé le 3 juin [sic] à Dunseith (North Dakota). (Hall, « Hon. Louis […] ») (Voir la note 20)
Notes
- Barkwell, Louis Lacerte […], laisse entendre que Louis Lacerte III est né en 1814, de même que le Recensement du Minnesota de 1850 où il est dit avoir 36 ans. (SHSB, Documents Picton, Généalogie)
- Repris par l’auteur du site Web Dibaajimowin.
- Dans ses notes sur Josephte Lacerte, Picton a estimé sa date de naissance comme ayant été entre 1815 et 1820. Elle pourrait donc avoir été la fille de Louis Lacerte II marié vers 1820 à Marie Martin.
- Red River Ancestry, « Cuthbert Grant ».
- L’auteur de Dibaajimowin confond le gouverneur Semple qui perdit la vie à la Grenouillère avec son prédécesseur le gouverneur MacDonell.
- Red River Ancestry, « Cuthbert Grant ».
- Dit « ‘Francois’ Louis Lacerte » par Hall, « Hon. Louis […] »; Barkwell, Louis Lacerte […] », laisse entendre que Louis Lacerte III est né en 1814.
- Après s’être fait une âpre concurrence, la North West Company et la Hudson’s Bay Company avaient fusionné en 1821.
- L’abbé David Roy précisait. « […] les Voyageurs ne faisant pas de canot l’hiver.» (Roy, 11-01-1974).
- Hall, « Hon. Louis […] »; Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] »; Barkwell, Louis Lacerte […].
- Les sources de certaines informations sur Louis Lacerte III et sa fille Catherine ne sont pas indiquées parce qu’elles ont été reprises de Mulaire SHSB.
- SHSB, Fonds CACRSB, numéros 5997-5998, General Report for the Parish of St. Norbert, 11 novembre 1868.
- Hall, « Hon. Louis […] »; Hall, Débats […]; Province of Manitoba, Compilation of Biographies, « Louis Lacerte […] »; Morice 1912.
- SHSB, Fonds CACRSB, Noël Ritchot, lettre à Mgr Alexandre Taché, 2 février 1881. L’écriture de M. Ritchot est quasi incompréhensible.
- La récurrence des noms de famille montre à quel point les grandes familles métisses de la Rivière-Rouge étaient unies par des liens conjugaux, même qu’en 1954, Flora Mulaire, une descendante de Louis Lacerte III, épousa Roland Gaudry, un descendant d’André Gaudry. (Mulaire, notes généalogiques)
- SHSB, Fonds CACRSB, Gabriel [Cloutier], lettre à Mgr Alexandre Taché, 9 mars 1885.
- SHSB, Fonds CACRSB, [Mgr Alexandre Taché], Rat River Land difficulty, n.d.
- SNJM. Archives SNJM, G1.2/5,34, lettre de Catherine Mulaire à Mère Véronique du Crucifix, s.n.j.m., 3 décembre 1896.
- Hall, « Hon. Louis […] »; Mulaire, notes généalogiques; SHSB, Généalogie Lacerte; SHSB, Documents Picton, Généalogie.
- Barkwell, Louis Lacerte […], a situé Wood Mountain en Saskatchewan, alors que Hall (« Hon. Louis […] ») l’a situé au North Dakota, peut-être parce que la région traversait la frontière américaine. Cela reste à préciser. Le village actuel se trouve à l’extrême sud de la province de la Saskatchewan.
- Ton Rivard et Catherine Littlejohn, The History of the Metis of Willow Bunch, Saskatoon, 2004, 1re éd. 2003.
- Mme Catherine Levreault, lettre à B.M., 16 février 1977.
- L’abbé David Roy a confondu dans ses notes le Recensement du Manitoba de 1870 et celui du Canada de 1871 qui ne comprenait pas le Manitoba.
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- SNJM. Archives SNJM, G1.2/5,34, lettre de Catherine Mulaire à Mère Véronique du Crucifix, s.n.j.m., 3 décembre 1896.
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- Barkwell, Lawrence J., dir. de la rédaction, et compilation, Metis Dictionary of Biography, Volume L, Winnipeg, Louis Riel Institute, 2018, (consulté le 28 juin 2020). (Reprend les propos du document ci-dessus.)
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- Rivard, Ton et Catherine Littlejohn, The History of the Metis of Willow Bunch, Saskatoon, 2004, 1re éd. 2003.
- Roy, abbé David, notes généalogiques et autres renseignements sur les familles Lacerte et Mulaire fournies à B.M., 12 décembre 1973; 11 janvier 1974.
Remerciements
L’auteur signale l’excellent ouvrage Famille Emery Mulaire et Rose Tétreault, dirigé par Marguerite Mulaire, s.n.j.m., 2006.
Ses remerciements vont à Mme Julie Reid, archiviste de la SHSB et à feu Lionel Dorge, archiviste de l’Archevêché de Saint-Boniface. Il reconnaît l’apport de feu l’abbé David Roy et celui de la cousine de son père Télesphore Mulaire : feu Mme Catherine Levreault, fille d’Emma Grégoire, née Mulaire, Saint-Boniface; et l’apport des petites-cousines de son père : feu Sr Marie Sainte-Valérie, p.m., de Hudson (New Hampshire) et Mme Valerie Smith de Providence (Rhode Island) qui écrivit à René Mulaire. Enfin, il souligne l’appui inconditionnel de sa sœur Mme Flora M. Gaudry de Langley (Colombie-Britannique).
© SHSB et Bernard Mulaire, 2020.
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