Cinquante-deux entrées portant sur des artistes francophones
de l’Ouest canadien
Bernard Mulaire, dans David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Québec, Musée du Québec / Presses de l'Université Laval, 1992 (963 pages)
imprimerChaboyer, Véronique (Sœur Marie-Cléonice [du1]Saint-Sacrement) (p. 157)
Née le 28 octobre 1880 à Saint-Laurent (Manitoba), décédée le 5 décembre 1961 à Sainte-Anne-de-Beaupré (Québec). Peintre et religieuse. Véronique Chaboyer, en religion sœur Marie-Cléonice du [Sant-Sacrement1] fut peintre chez les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie (f.m.m.). Née dans l'Ouest canadien, de père français et de mère d'ascendance amérindienne, elle fut, comme sœur Sara Riel*, l'une des premières religieuses manitobaines d'origine métisse.
En 1898, elle commença son postulat au couvent de Saint-Laurent. À la même époque, cette maison donnait à la congrégation une autre religieuse artiste qui venait de l'Ouest, sœur Berthe Buron*. Après un stage aux couvents de Québec et de Sainte-Anne-de-Beaupré vers 1902, Véronique Chaboyer se rendit à Woonsocket (Rhode Island), où elle prononça ses vœux perpétuels le 26 juillet 1909.
C'est pendant son séjour à Sainte-Anne-de-Beaupré que sœur Marie-Cléonice révéla ses talents artistiques. Retenue à l'infirmerie pour cause de maladie, elle dessina d'après nature des cages de lapins. Frappées d'admiration, ses supérieures lui firent prendre des leçons dans les ateliers de la communauté, et son premier essai en peinture fut un Enfant Jésus. On ne peut facilement identifier ses autres tableaux car, à l'époque, toutes les œuvres sorties des ateliers des sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie avaient pour unique signature le sigle «f.m.m.». Revenue à Québec, sœur Marie-Cléonice produisit sous cet anonymat d'innombrables toiles qui furent vendues à la salle d'exposition de la maison de la Grande-Allée. Les acheteurs étaient des bienfaiteurs de la communauté et des touristes américains.
Il semble que la religieuse ait souvent peint les traits du Christ; vers 1949, elle brossa une toile miniature montrant Notre-Dame du Cap, apparemment pour les Oblats, gardiens du célèbre sanctuaire. Par ailleurs, sa famille à Saint-Laurent conserverait l'une de ses œuvres.
DAFAMULA 1988.03.17 - FMMOTMPC 1949.12
© Musée du Québec / Presses de l'Université Laval, 1992.
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