Tracer un espace en arts visuels: Vers la création d'une galerie d'art à Saint-Boniface 1965-1975
Bernard Mulaire, Saint-Boniface, Éditions Ink Inc., 2002.
imprimerAvant-propos
Fondée en 1975, l'actuelle galerie d'art du Centre culturel franco-manitobain est reconnue comme étant l'une des plus anciennes galeries des minorités francophones du Canada. La présente exposition rappelle quelques étapes ayant conduit à la mise sur pied de cette galerie qui compte aujourd'hui parmi les principaux lieux d'exposition de Winnipeg.
Synopsis
Une tentative de rassemblement des jeunes artistes francophones permet en 1965 la tenue d'une première exposition de groupe à la Bibliothèque publique de Saint-Boniface. En 1967, certains d'entre eux exposent au nouveau Musée de Saint-Boniface avec l'objectif d'insérer leur modernité dans ce lieu par excellence de commémoration. Puis, en 1969, sur fond d'affirmation collective et nationale, le Congrès de la Société franco-manitobaine est l'occasion d'une grande exposition dans les salles du Centre culturel de Saint-Boniface, que rehausse la publication d'un catalogue illustré. L'année suivante, des étudiants francophones en arts plastiques à l'Université du Manitoba se manifestent en groupe à Winnipeg, tout en revendiquant leur identité. L'inauguration du CCFM, en 1974, met en valeur l'œuvre de la pionnière des arts au Manitoba français, Pauline Boutai, dans l'espace même qui, en 1975, sera transformé en galerie d'art. Le premier programme d'expositions (1975-1976), marqué de vernissages et de catalogues individuels, offrira un panorama des arts visuels pratiqués jusqu'alors dans la communauté.
Toile de fond
Les francophones du Manitoba ont toujours montré un intérêt marqué pour les arts visuels. L'historienne de l'art Virginia Berry a fait débuter l'histoire visuelle du Manitoba par les explorateurs-cartographes des XVIIe et XVIIIe siècles, tels Samuel de Champlain, Louis Jolliet et Claude-Charles Le Roy Bacqueville de la Pothérie. Le XIXe siècle connut ses Jean Mathey et Sœur Eulalie Lagrave (s.g.m.), ainsi que Constantin Tauffenbach et Fortuné Mollot qui avaient étudié les arts à Metz et à Düsseldorf ainsi qu'à Lyon respectivement. Cette ouverture se poursuivra au début du XXe siècle avec l'arrivée de Marguerite Taylor qui, en France, avait été une élève de Bourdelle. Durant la deuxième moitié du XIXe et la première moitié du XXe, plusieurs artistes francophones non résidents contribuèrent au patrimoine artistique du Manitoba. Du Québec, on relève les sculpteurs Charles Dauphin, Louis Jobin et Émile Brunet, de même que les peintres-décorateurs d'églises François-Xavier-Édouard Meloche, Louis-Eustache Monty et Ozias Leduc, en plus de Élizabeth Martin, en religion Sœur Marie-Hélène-de-la-Croix, s.s.a. De France, on note les sculpteurs Manuela (duchesse d'Uzès), Léon-Édouard Deschamps-Avisseau, Georges Gardet et Eugène Benet. Les Franco-Manitobains d'aujourd'hui peuvent revendiquer cet héritage. Au cours des années 1900, Berthe Buron (Mère Marie-Bernadette de l'Immaculée-Conception, f.m.m.) étudiera la peinture à Fribourg, en Suisse, alors que durant les années 1920, Hubert Garnier étudiera la sculpture à Paris, New York et Chicago; puis, durant les années 1940, Pauline Boutai se perfectionnera en peinture à Cape Cod et à Paris. Entre 1954 et 1963, Réal Bérard fera ses beaux-arts à Montréal et au Mexique.
Au début des années 1960, émerge une nouvelle génération d'artistes, résultat des efforts déployés jusque-là par la communauté. La doyenne, Pauline Boutal, expose avec la Manitoba Society of Artists, et elle enseigne les arts à Saint-Boniface — son influence est déterminante. Mme Damien Giordani, l'épouse du consul de France, offre des cours du soir sur les impressionnistes. Au Collège de Saint-Boniface, on parle Borduas et Jackson Pollock. L'enseignement offert au Collège et dans les couvents favorise d'ailleurs une éclosion de talents. À Winnipeg, l'école d'art accueille adultes et enfants, enseignement auquel fait écho l'émission télévisuelle Art in Action animée par le professeur George Swinton. De plus, le musée des beaux-arts ouvre les horizons.
1. L'atelier de Saint-Boniface Bibliothèque publique de Saint-Boniface Du 28 mars au 3 avril 1965
Exposants : Arthur Aubin, Thérèse Aubin, René Avanthay, Roger Boulet, Louise Chénier, Claude Dorge, Lorraine Dumont, Joe Fafard, Claudette Guay, Roger Lafrenière, Georges Léger, Paul Léveillé, Roger Léveillé, Roland Mahé, Pauline Morier, Bernard Mulaire
Élève au Collège de Saint-Boniface, Bernard Mulaire entreprend en 1965 de sonder la jeune génération d'artistes francophones dans le cadre d'un cours de sociologie. Cela l'amène à organiser, à la Bibliothèque publique de Saint- Boniface, une première exposition du groupe nommé pour l'occasion L'atelier de Saint-Boniface.
Des photographies des exposants paraissent dans le St. Boniface Courier, et La Liberté et le Patriote, qui publie aussi un entretien avec l'organisateur, signé Noëlie Palud. Le vernissage constitue une «soirée des arts» mettant en vedette un trio à cordes. Le tout fête la Semaine des bibliothèques. L'événement pluridisciplinaire confère à la bibliothèque une aura de centre culturel tel qu'il n'en existe pas encore à Saint-Boniface. Figure également au programme du vernissage une causerie de Pauline Boutal qui commente les œuvres exposées. Quelques-uns des artistes sont encore élèves au Collège, d'autres sont inscrits à des cours d'arts plastiques ou ont déjà terminé leurs études en cette matière. Certains de ces jeunes, au destin encore flou, ont le sentiment de participer à un moment privilégié, d'audace pour eux-mêmes et pour la communauté. Par la suite, la plupart d'entre eux se distingueront dans la sphère culturelle. Joe Fafard, dont c'est la première participation à une exposition publique, se taillera une réputation internationale comme sculpteur. Les peintres Pauline Morier et Roger Lafrenière ne cesseront d'explorer la peinture, comme Georges Léger, la poterie. Thérèse Aubin et René Avanthay enseigneront les arts au niveau scolaire. Roger Boulet deviendra directeur de musée. Roland Mahé et Claude Dorge opteront pour le théâtre, alors que Roger Léveillé se consacrera à la création littéraire. Bernard Mulaire, d'abord dessinateur, se tournera vers l'histoire de l'art.
2. Exposition inaugurale du Musée de Saint-Boniface Musée de Saint-Boniface Du 23 juin au 6 juillet 1967
Exposants : Roger Boulet, Roger Lafrenière, Pauline Morier, Bernard Mulaire
1967, c'est l'année de l'Expo; c'est l'année du centenaire de la Confédération que le Canada célèbre par la création d'établissements culturels partout au pays. La ville de Saint-Boniface se voit dotée d'un nouveau musée d'histoire installé dans l'ancien couvent des Sœurs Grises. Le St. Boniface Courier le proclame le «bijou» de Saint-Boniface. Marius Benoist, directeur du Musée, accepte une proposition que lui font Bernard Mulaire et Roger Boulet, deux étudiants en arts plastiques à l'Université du Manitoba. Ceux-ci veulent exposer leurs œuvres au Musée lors de l'inauguration. Leur but est d'actualiser ce lieu de commémoration. Les artistes Roger Lafrenière et Pauline Morier, déjà installée à Montréal, se joignent à eux. Entourées des artefacts du Musée, toiles et sculptures de facture contemporaine occupent la partie arrière de la chapelle du couvent que Sœur Eulalie Lagrave avait décorée autrefois. L'événement accuse l'absence d'un lieu d'exposition permanent à Saint-Boniface.
3. Seize artistes contemporains de Saint-Boniface Centre culturel de Saint-Boniface Du 2 au 7 décembre 1969
Exposants : Thérèse Aubin, Réal Bérard, Roger Boulet, Pauline Boutal, Raymond Brunet, Marcel Debreuil, Paul Fillion, Marcel Gosselin, Roger Lafrenière, Hélène Lemay, Marcien Lemay, Christian Leroy, Mme Marcel Morier, Pauline Morier, Bernard Mulaire, Mme J. Ragot, Tony Tascona
L'éveil politique qui anime les Franco-Manitobains à la fin des années 1960, à la suite de la rupture parmi les francophones provoquée par les États généraux du Canada français de 1967, incite la communauté à faire l'inventaire de ses forces vives.
Le programme du Congrès de la Société franco-manitobaine de 1969 comprend une grande exposition organisée par Dolorès Leroy en collaboration avec Roger Lafrenière. Un catalogue illustré documente l'événement qui rassemble 17 exposants malgré le titre donné. Pauline Boutal expose aux côtés de jeunes artistes, d'étudiants en arts plastiques et d'amateurs. Tony Tascona, artiste chevronné résidant à Saint-Boniface depuis sa naissance, est invité à participer. C'est la première fois que les francophones l'intègrent à l'une de leurs activités. Roger Boulet, un autre des exposants, publie dans La Liberté et le Patriote, sous le pseudonyme Denis Bourget, un compte rendu qui suscite la controverse.
Tenue dans l'une des classes de l'ancien[ne Académie] Saint-Joseph des Sœurs des Saints-Noms de Jésus et de Marie, qui abrite depuis 1967 le Centre culturel de Saint-Boniface (premier centre du genre réservé aux francophones du Manitoba), l'exposition accentue le besoin d'une véritable galerie d'art à Saint-Boniface.
4. Krysdamodybo Show Gallery 21, Winnipeg Du 16 au 31 mars 1970
Exposants : Roger Boulet, Raymond Brunet, Marcel Debreuil, Marcel Gosselin, Bernard Mulaire
En 1970, l'effervescence nationaliste bat son plein au Québec. Parmi les Canadiens français, l'heure est au questionnement identitaire.
Cinq jeunes francophones inscrits en arts plastiques à l'Université du Manitoba profitent du fait que l'un de leurs confrères dirige la Gallery 21 à Winnipeg. Leur but : se faire connaître dans le milieu anglophone. L'initiative relève de Marcel Gosselin et Raymond Brunet qui recrutent les autres exposants. Les deux compères avaient exposé au Polo Park Art Fair de Winnipeg l'année précédente. D'autres Franco-Manitobains exposaient déjà à Winnipeg dans le cadre d'expositions de groupe, comme Pauline Boutal et Marcien Lemay qui participaient à celles de la Manitoba Society of Artists ou à Manisphere. Dès l'âge de 17 ans, en 1961, Marcel Debreuil avait eu un solo au Java Shop, café beat de Winnipeg, et il avait exposé au International Inn en 1964. Roger Lafrenière avait eu un solo à la Grant Gallery en 1969 et il allait exposer aux Young Designers Store en 1970. Une autre francophone, Suzanne Gauthier, devait participer en 1970 à l'exposition du Copper Guild Group tenue également à la Gallery 21. De plus, c'est en 1970 que Marcien Lemay érige le monument Riel sur les pelouses du Palais législatif à Winnipeg.
"L'originalité des cinq étudiants regroupés à la Gallery 21 réside dans leur désir d'affirmer leur identité. S'assumant comme Canadiens français, ils donnent à leur exposition un nom qui déroute les anglophones. En 1968, Montréal avait eu son Osstidcho (mémorable spectacle de Robert Charlebois et cie); Winnipeg aura son Krsysdamodybo Show. Sur l'affiche, œuvre de leur ami Brad Caslor, étudiant en arts plastiques, sourit une grenouille qui ne laisse aucun doute sur la «frogcité» des exposants.
Ajoute au succès du vernissage la présence inespérée du peintre Tony Tascona venu seconder ses cadets. Un journaliste de La Liberté et le Patriote, n'aime pas. Bernard Mulaire, autre exposant, réplique. À l'école d'art, le professeur George Swinton jubile.
5. Les expositions «Miroir» Centre culturel franco-manitobain Du 10 septembre 1975 au 6 juin 1976
Exposants/expositions : Réal Bérard (Un art au service de la société, du 10 septembre au 9 octobre 1975); Suzanne Gauthier (Le nu, la lumière et les ombres, du 15 octobre au 17 novembre 1975); Pauline Morier (Images et arabesques, du 26 novembre au 24 décembre 1975); Raymond Gauthier (Vestiges, du 14 janvier au 6 février 1976); l'exposition Objets faits à la main au Manitoba français (du 11 février au 9 mars 1976); Hubert Garnier (La sculpture architecturale, du 18 mars au 29 avril 1976); et un Concours provincial d'art et d'artisanat (du 12 mai au 6 juin 1976).
L'inauguration de la galerie d'art du Centre culturel franco-manitobain à l'automne 1975 représente un tournant pour les artistes franco-manitobains. Jamais auparavant avaient-ils eu accès à un lieu d'exposition aussi professionnel à Saint-Boniface. La Liberté, impressionnée par le nouvel aménagement et la programmation, en fait sa une.
L'ancien Centre culturel de Saint-Boniface avait rallié les artistes. Dès 1970, Bernard Mulaire, artiste et membre du Conseil du CCSB, avait fait valoir, avec l'appui de Philip Fry, conservateur à la Winnipeg Art Gallery, l'importance de prévoir une salle d'exposition dans les plans du futur CCFM. Irène Mahé demandait alors dans les pages de La Liberté et le Patriote : «Y a-t-il place pour une galerie d'art à St-Boniface?» L'année suivante, les artistes se regroupaient au sein d'un premier Comité des beaux-arts.
Quand le CCFM ouvrit ses portes avec fanfare en 1974, il comprenait un espace pouvant servir de salle d'exposition. Quoique cet espace se trouvait dans un état brut, la directrice du nouveau centre, Marie Fournier, aidée par les membres du Comité des beaux-arts, notamment Roger Lafrenière, y monta pour l'occasion la première exposition particulière accordée à Pauline Boutal. Marthe Benoist signait le catalogue.
En 1975, Marcel Debreuil, membre du Comité des beaux-arts, recommanda à la direction d'embaucher Bernard Mulaire comme premier responsable de la salle d'exposition. Acquiesçant, celui-ci se donna comme projet d'aménager les lieux pour en faire une véritable galerie d'art et d'organiser un premier programme structuré d'expositions, chacune se poursuivant sur une période d'au moins un mois. L'artiste Suzanne Gauthier accepta le poste d'assistante du responsable. En avant-goût, divers événements eurent lieu, dont une exposition d'objets empruntés du Musée de Saint-Boniface (Mon pays), une exposition documentaire retraçant la carrière de Pauline Boutal et un solo réservé à Roger Lafrenière.
Débuté en septembre 1975, le premier programme structuré met à l'affiche sept expositions offrant un panorama des arts visuels au Manitoba français. Tous les arts et les générations sont au programme. Se succèdent l'illustration et la peinture (Réal Bérard), la gravure et la céramique (Suzanne Gauthier), la peinture (Pauline Morier), la photographie (Raymond Gauthier), l'artisanat ancien, la sculpture ornementale (Hubert Garnier) et un concours provincial d'art et d'artisanat. Tant pour Réal Bérard et Hubert Garnier que pour le débutant Raymond Gauthier, il s'agit d'un premier solo. L'exposition Objets faits à la main au Manitoba français innove en tentant de cerner le champ d'un artisanat «canadien» créé sur le sol manitobain. Une huitième exposition devant mettre en lumière la carrière d'Étienne Gaboury, l'architecte du CCFM, n'aura pas lieu faute de fonds. (Le CCFM réalisera enfin ce projet en 1996!)
La série des expositions de 1975-1976 galvanise les énergies. Les Éditions du Blé, nouvellement fondées en 1974, publient les catalogues des six premières expositions. Ces plaquettes, regroupées dans la collection «Miroir», constituent les premières publications en arts de la maison d'édition. Des personnalités présentent les exposants lors des vernissages (par exemple, Annette Saint-Pierre/Suzanne Gauthier, Roland Couture/Pauline Morier, le directeur de l'Alliance française/Hubert Garnier). Roger Selby, directeur de la Winnipeg Art Gallery assiste au vernissage de Pauline Morier. Joe Fafard remplit les fonctions de juge du concours d'art et d'artisanat. L'engouement se fait tel que le programme attire les critiques d'art de Winnipeg. Jan Kamienski du Tribune commente l'exposition de Réal Bérard; John W. Graham du Winnipeg Free Press, celle de Suzanne Gauthier. La stratégie de ce premier programme prévoit en outre l'acquisition d'œuvres par le CCFM. C'est l'amorce d'une collection qui comprend aujourd'hui plus de 200 œuvres, la dernière acquisition étant une toile de Brigitte Dion, entrée en 2002.
Épilogue
Depuis 27 ans qu'existe la galerie du Centre culturel franco-manitobain, d'autres en ont pris les rênes à la suite du premier responsable (successivement Lorette Beaudry-Ferland, Lise Brémault, Gary Tessier, Lisa Désilets, Denise Préfontaine, Mario Buscio et Nicole Guyot-Coulson).
Les artistes de la première heure y ont presque tous exposé en solo une deuxième ou troisième fois. Pauline Boutal, par exemple, revient en 1982 et en 1992; Roger Lafrenière, en 1985 et en 1997; Réal Bérard, dès 1978 (avec ses caricatures sur la crise linguistique à l'école du Précieux-Sang), puis en 1988 et en 1997. Suzanne Gauthier présente un autre solo en 1985, lors de la publication aux Éditions du Blé de son livre d'artiste Vortex et de l'étude portant sur son installation Chien (ouvrage de Bernard Mulaire), puis, de nouveau en 1989. Pauline Morier tient un second solo en 1987. Quantité d'autres artistes y déploient leurs ailes, comme Marcel Gosselin qui présente un premier solo en 1980. Aujourd'hui artiste établi, celui-ci partage l'affiche en juin 2002 avec Dominique Rey — une artiste de la relève —, à l'occasion du 25e anniversaire de la Fédération culturelle canadienne-française.
Au cours des ans, la galerie du CCFM a aussi accueilli des expositions collectives et fait place aux artistes de l'extérieur. En contrepartie d'une exposition des peintres acadiens tenue en 1998 (Traces et territoires), une exposition des artistes francophones de l'Ouest se rendit à Moncton. Ce climat d'échange a favorisé la présentation des œuvres d'artistes aussi notoires que le Manitobain Tony Tascona (1992 et 1999), le Québécois Marcel Barbeau (2000) et l'Acadien Roméo Savoie (septembre 2002). De plus, on prévoit en 2003 une exposition du sculpteur Joe Fafard. Après avoir fait le tour de la planète, celui-ci rentrerait, en quelque sorte, au bercail.
La construction du CCFM a permis l'établissement d'une galerie d'art à Saint-Boniface. Grâce au dynamisme des responsables et des exposants, cette galerie a pu continuer à se faire le «miroir» de la communauté. Les étapes qui ont conduit à la création de cette galerie et le quart de siècle de son histoire ont démontré que la réussite d'un tel lieu découle non seulement d'une architecture, mais aussi de la vision qui motive les intéressés — vision composée de curiosité, d'audace et de détermination —, sans quoi les plus belles salles restent vides.
© Éditions Ink Inc., 2002
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